« Heureux comme un danois »

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Si vous avez suivi la petite histoire, vous savez que je cherchais de nouveaux livres à lire. Et puis en parallèle de ça, un matin je suis tombée sur l’émission des maternelles.. et là, j’ai eu le déclic. 

Malene Rydahl était invitée sur le plateau pour parler de son bouquin. D’origine danoise, elle vit désormais à Paris depuis 20 ans. Dans son livre, elle nous expose le récit de sa vie, mêlant statistiques, anecdotes et autres faits autobiographiques pour nous expliquer pourquoi les danois sont les habitants les plus heureux du monde.

Je dois bien vous avouer que j’ai lu ce bouquin d’une traite, en y soulignant tout un tas de phrases, principes, conseils et autres faits sur ce petit pays. Elle compose son livre en 10 étapes clés pour accéder à une forme de bonheur/bien-être/équilibre, comme par exemple : la confiance – l’estime de soi – la relation à l’argent – le respect et la solidarité…. Alors je me suis dis que ça serait sympa de vous en exposer très « grossièrement » quelques lignes.

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Heureux comme un Danois

 

La confiance.

La confiance qu’ils ont entre eux.
Payer vos impôts de bon coeur, ça vous tente si vous savez que personne ne triche avec le système ? Et bien c’est le cas des danois. Vous saviez, que les stands de fruits et de légumes de la récolte des agriculteur, étaient laissés sur le bas coté des route, avec une petite caisse pour que les gens puissent payer et se rendre la monnaie eux même. Vivre dans une société basée sur la confiance en soi et celle d’Autrui, c’est le pari fou du Danemark. Et ça passe par tout un tas de principe et autres traditions.

Ce bouquin est rempli de statistiques en tout genre et d’études à tout va, fait par des professeurs, étudiants et autres entreprises du monde entier, qui sont toujours citées. Par exemple, le taux de confiance des danois atteint un score de 84% pour ce qui est de leur relation aux institutions administratives type police , justice, gouvernement.. Tandis que 7 français sur 10 s’en méfient. Tu m’étonnes qu’ils ne rechignent pas à payer leurs impôts.

Ce qui m’a fait le plus rire dans ce bouquin, c’est bel et bien l’accent qui est porté sur l’individu, et sa place dans la société. Une expérience qui a été réalisé par Reader’s Digest il y a quelques années démontre que sur 1100 portefeuilles dispersés​ dans certains pays, comme la France, la Chine, l’Italie.. avec à l’intérieur 50$ (ou autre monnaie locale) et le nom du propriétaire à l’intérieur; 100% des portefeuilles au Danemark ont​ été rapporté avec l’argent à l’intérieur, tandis qu’en Chine ou en Italie, le score est à peine plus élevé de 50%. « La confiance est ce petit rien qui change tout dans la vie de tous les jours« . Cette confiance en soi peut naître, grâce à l’école.

La place dans la société.

Il s’agit d’un​ point culminent de la société danoise. Les enfants sont poussés à faire des expériences dès leur plus jeunes âges, afin de se forger leur propre opinion. Tout ceci afin qu’ils comprennent leur responsabilités au sein de la société.

Comme un avant-goût.
Saviez vous qu’entre 14 ans et 18 ans, les enfants ont la possibilité de faire une année de « post école » appelée « l’Efterskole« . Il s’agit d’une année de maturation de mise à profit. Je m’explique; l’école danoise ne cultive pas l’élite. L’important dans le système c’est que chaque élève se sentent valorisé par rapport à ses propres compétences et sa personnalité. Cette année valorise donc la créativité, le sport le travail manuel, l’esprit d’équipe. Il existe plus de 150 Efterskole au Danemark. Un élève qui aura d’ailleurs fait cette année là, aura plus de chance de trouver sa voie, parce qu’il aura cultiver ce qui le constitue réellement.

L’autre exception danoise s’appelle « Højskole ».
Il s’agit d’une école qui a pour principal objectif de transmettre aux élèves l’envie d’apprendre. C’est un professeur appelé Grundtvig qui a instauré cette notion de plaisir qu’il qualifie d’indissociable à l’école. Il appelle d’ailleurs cela « l’école de la vie ». Il s’agit d’une école libre, sans compétition ni diplôme. Seule condition, être âgée de 17 ans minimum et de parler une langue qui leur permet de pouvoir débattre et assister aux cours (anglais ou danois). Il n’y a pas de limite d’âge. 1 personne sur 10 s’inscrira dans une école comme celle-ci au cours de sa vie.

La gratuité les amis ! Ça fait toute la différence. 
Au Danemark, les études supérieurs sont gratuites et l’État aide ses jeunes citoyens grâce à un système de bourse (760€ par mois) sans aucune condition de ressources. Contrairement à la France,  30% des étudiants touchent une bourse  d’un montant qui varie entre 0 et 470€ par mois sur dix mois. Se rajoute à cela l’inscription qui parfois peut être payante. L’auteur exprime l’idée qu’une école qui excelle dans son domaine, n’a pas besoin d’être payante pour être reconnue comme telle. A Copenhague par exemple, il y a la « Copenhague Business School » qui est le meilleur établissement de Scandinavie et celle-ci est gratuite.  Mais le Danemark n’est pas le seul, en effet la Finlande, la Norvège et la Suède proposent également des enseignements gratuits.

Ainsi, l’école danoise travaille au mieux pour que les élèves trouvent leur place entant qu’individu, à l’école, dans leur études.. puis dans la société. Et si cela doit passer par des matières beaucoup moins conventionnelles comme l’éducation sexuelle ou la notion de plaisir.. et bien elle le fera. Par exemple si un adolescent/jeune adulte sait exprimer ses limites et ses désirs, il se connait d’avantage, l’école lui permet d’en faire l’expérience en se questionnant sur le sujet. En réalité, ils partent du principe que si on a une vie sexuelle épanouie on a un bon équilibre dans la vie.

Libre de trouver son chemin.

Il faut savoir qu’un danois à légalement le droit de travailler à partir de l’âge de 13 ans. Mais beaucoup d’enfant commencent à travailler à l’âge de 9-10 ans (avec l’accord des parents). Oui oui vous avez bien lu. Par exemple, l’auteur nous dit qu’elle a commencé à travailler à 9 ans entant que mannequin (elle avait d’ailleurs elle-même trouvé son agence..). C’était pour elle une super occasion de gagner son argent de poche. A 13 ans, elle a ensuite décidé d’arrêter le mannequinat et de vendre des magazines à l’hôpital. 

Se donner les moyens d’être libre.
Au Danemark, les jobs (pour les enfants) consistent surtout à garder des enfants, faire du ménage ou être vendeuse en boulangerie pour les filles. Tandis que pour les garçons, ils consistent à travailler au supermarché, ou bien à trier les bouteilles vides (les bouteilles vides ont une valeur de 1 couronne (15€) ce qui incitent les habitants à les ramener, pour ne pas qu’elles trainent dans la nature). Un étude montre bien qu’il ne s’agit pas essentiellement d’enfants venant de famille pauvres qui travaillent dès cet âge, puisque même les plus aisés travaillent. C’est tout à fait culturel.
De fait, décider d’ouvrir son propre compte bancaire est tout à fait courant à l’âge de 11 ans (choisir sa banque…)

Le milieu parental.
La plus part des jeunes quitte le nid familial à l’âge de 17 ans. Entre 18 ans et 24 ans, seuls 34% des jeunes vivent encore chez leur parents, contre 62% en France, ou 80% en Italie. Entre 25 ans et 34 ans, 98% des danois ont pris leur envol. Cet envol est possible grâce aux bourses qui permettent aux jeunes de choisir leurs études sans contraintes financières (puisqu’elles sont gratuites). Ils peuvent ainsi se déplacer librement dans le pays, selon leurs écoles, car la possibilité de trouver un logement est possible (merci les bourses) !

Même si cette société offre à tous des possibilités financières équivalentes, cela n’engendre pas non plus une égalité parfaite face à la réussite. Le parcours peut être plus difficile quand on vient d’un milieu défavorisé car ces personnes rencontrent des difficultés psychologiques, affectives, ou simplement un manque de soutien… De fait, on pense souvent que les études de droit à l’Université sont surtout réservées aux étudiants issus d’un milieu privilégie, et qu’ils s’inscriraient dans une tradition familiale du métier juridique. A l’école, 30% des étudiants viennent d’un milieu privilégié, contre 70% du reste des étudiants, ce qui laisse une jolie mixité sociale, avec une majorité des classes moyennes.

Le respect de l’autre.

Une grande majorité des Danois sont favorables aux impôts élevés et sont profondément attachés à l’Etat-providence. Partager les rends heureux, à condition que tout le monde participe.

Il n’y a pas de raz-le-bol fiscal.
Il faut y lire le bon usage qu’en fait le gouvernement pour les services publics, l’éducation, la santé, les transports… contrairement aux 88% des français qui pensent que les recettes fiscales sont mal utilisées par les pouvoirs publics.

Solidarité. 
Ça va de la petite échelle, à la plus grande. Ainsi, le Danemark est le premier pays à permettre aux homosexuels de s’unir officiellement. L’adoption pour les unions enregistrées a également été voté. L’église protestante donne aussi la liberté aux prêtres de proposer une cérémonie religieuse aux couples homosexuels. Et ne parlons pas non plus de l’égalité homme-femme (qui prend d’ailleurs un très gros chapitre dans le livre) tant cela fait parti des moeurs !

Un peu de « hygge » je vous dis.

La famille et les loisirs ont une place très importante dans la vie des danois. Ils passent environ 31% de leur journée au travail (soit un peu moins de 8h). Seuls 2% des salariés au Danemark ont de journées de travail dites « longues ». Le hygge désigne des situations où amis et famille mangent ensemble, se retrouvent, partagent un moment de bonheur.

Une flexibilité hors pair.
Ils disposent de 5 semaines de vacances, mais si un enfant tombe malade ils en ont plus. Les parents peuvent ainsi rester auprès de leur petit le premier jour sans pour autant devoir utiliser une journée de congé (et ne reste donc pas impayée). 1 danois sur 4 estime pouvoir adapter librement son travail de manière a avoir une vie équilibrée. Une partie de la population (17%) fait même une partie du travail à la maison pour mieux s’occuper de ses enfants. Les entreprises sont donc très à l’écoute de cette demande, et ne seront pas choquées si un parent/salarié quitte le travail à 16h.

Moins de temps dans les transports.
Cela est également possible grâce à un trajet maison/travail considérablement réduit. Il y a peu de bouchon, car la plus part des salariés entre 18 ans et 84 ans viennent à vélo. Tandis que leur temps moyens est estimé à 27 min, contre presque 40 min pour certains autres pays (OCDE).

Il y a du hygge partout. 
Le repas est servi vers 18h, et toutes la famille mange ensemble, contrairement à d’autres pays où les enfants mangent avant les parents, cette situation est « hygge ». La période de Noël par exemple est également très hygge. En réalité, le hygge c’est quelque chose que tous les danois partagent comme une sorte d’expression de leur unité.

Enfin voilà, je n’ai évidemment pas fait le tour de ce livre, pour vous en délivrer son intégralité. Cependant je vous conseille réellement de le lire.

Mon avis,

Ces clés du bonheur n’ont pas toujours trouvés un franc succès auprès de moi (même si énormément de « clé » sont totalement en phase avec la personne que je suis). Mais cette totale liberté me dérange. Et d’ailleurs l’auteur le dit aussi dans son livre en citant quelques exemple concret. Il y a quelques années, un quartier tout entier était dirigé par les habitants eux-même, où aucune règle n’était exposée, ni taxe, ni police.. rien. Bien que cela est changé aujourd’hui. A l’époque, le principal problème était le cannabis. Celui-ci était en vente libre. Alors à trop vouloir être libre, il y a des dérives​. Tout comme l’alcool qui accompagne souvent le hygge. Celui-ci n’est pas toujours sain et ne contribue pas au bonheur danois même si il en fait partie intégralement. Quand quelqu’un refuse un « petit verre » par exemple, celui-ci est souvent mal vu, parce que c’est un peu un refus de convivialité tant cela fait partie de la tradition danoise. Tout ceci laisse peu de place à l’individu lui-même quant à vouloir s’exprimer sur ce qu’il est.

Leur relation avec l’argent est assez particulière. Laisser des enfants le manipuler et le gérer à leur guise me parait comme quelque chose d’impensable. Même si il n’y a pas tellement de réelle manière de penser lorsque ça concerne l’argent. Je pense qu’il faudrait réellement s’inscrire pleinement dans cette tradition pour y voir un réel intérêt.

La relation avec la famille est une notion, avec laquelle je suis tout à fait d’accord. La famille c’est bien, mais elle ne constitue pas réellement ce que nous sommes dans notre entièreté (pour ces jeunes danois, qui sont poussés à quitter le nid familial pour continuer à faire leur propres expériences). Savoir se créer soi-même ça passe également par le travail et l’environnement. Elle qualifie l’environnement comme quelque chose d’assez important pour trouver un bon équilibre.

Bref, ce livre est à prendre sans pincette, on y pioche ce que l’on veut. On est tout à fait d’accord, ou pas du tout. On peut être mitigé, mais qu’est-ce que je vous le recommande.

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Conclusion, je suis mon propre meilleur ami.

Je vous laisse avec quelques citations du livre que j’aime beaucoup. Et avec lesquelles je suis tout à fait d’accord.

 » Trouver son propre chemin dans la vie, en étant attentif à ce que l’on est vraiment, et à ce que l’on aime faire : c’est un chemin difficile, mais si on est prêt à payer le prix, cela vaut la peine de se battre pour se libérer d’une vie ou d’un chemin que notre entourage, famille, nous impose (…) La seule personne avec laquelle on est sûr de passer du temps, beaucoup de temps, jusqu’à la fin de nos jours, c’est soi-même. Nous avons sacrément intérêt à bien nous entendre acec nous-même, sinon le voyage de la vie peu être très long et même pénible (…) Plus on se sent libre de faire les choses dans l’ordre qui nous convient et de la façon qui nous correspond, plus on augmente la probabilité de se trouver en phase avec soi-même et finalement de vivre « sa » vie et non celle que l’on attend de nous (…) Avoir de beaux projets qui donnent un sens à notre existence, c’est vital. « 

Et vous, l’avez-vous lu ? Vous a-t-il plu ?

 

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8 réponses à “« Heureux comme un danois »”

  1. Il est super intéressant ton article… Comme tout le monde j’avais entendu que les cultures nordiques étaient « les plus heureuses » du monde mais j’avoue que je n’avais jamais approfondi le sujet ! J’ai appris pas mal de choses et les écoles danoises donnent envie… Merci pour la découverte… Je vais peut-être me laisser tenter par la lecture du livre…

    Bonne journée

    Virginie

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    • Il coûte 5€ si si jamais ça t’intéresse ;) Je suis contente que mon billet t’ai plu :) Oui, effectivement les écoles donnent envie aha.. mais pas que, il y a également un grand chapitre sur la politique, que je trouve très intéressante.

      Belle journée à toi aussi, bisous bisous bisous <3

      Aimé par 1 personne

  2. J’ai mis du temps pour le commenter mais je voulais bien prendre le temps de lire ton article. On sent que tu as bien étudié la question et j’aime beaucoup quand tu nous fais des billets aussi détaillés (comme celui sur les produits chimiques dans la cosmétique).
    On entend souvent que les pays un peu plus au nord sont bien plus heureux. Je ne sais pas si tout est applicable à notre société mais il y a de jolies valeurs et de chouettes idées à piquer, notamment pour l’école. Ici en France on ne valorise pas vraiment la créativité, il faut rester dans des cases avec des étiquettes, et cette année qu’on leur accord c’est juste génial. Combien de jeunes ne savent pas ce qu’ils veulent faire car ils n’ont rien expérimenté ou alors sont mal orientés et se retournent ne échec plus tard.
    Je sais pas si une totale liberté ou une confiance comme eux marcherait ici mais j’ai trouvé ton article très intéressant.
    des bisous ma jolie

    Aimé par 1 personne

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